- Art.Salon
- Artists
- Victor Servranckx
- Opus 8, Construction mécanique ou L’Usine de papiers peints
Victor Servranckx
Opus 8, Construction mécanique ou L’Usine de papiers peints
Estimate: 100.000 - 150.000 EUR
Price realised: 403.200 EUR
Price realised: 403.200 EUR
Description
"Nous avons été heureux de retrouver chez Servranckx les qualités que nous avons toujours constatées dans son art et qui peuvent se formuler ainsi : originalité, noblesse, style et conscience.
Léonce Rosenberg, in Servranckx, cat. exp., Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1947.
"Servranckx, l'ami au coeur joyeux, au regard franc. Je vous dis, un jour Servranckx sera plus grand que moi et ses oeuvres auront plus de valeur que les miennes. "
James Ensor
En Belgique, l’abstraction naquit à Anvers et à Bruxelles durant la fin de la Première Guerre mondiale. A cette époque, un groupe d’artistes abstraits travaillait à Bruxelles, comme René Magritte et Pierre-Louis Flouquet. Victor Servranckx y joua un rôle important et deviendra un des plus grand représentant belge de cette conception de l’art plastique abstrait, sa vie durant. Ses œuvres intègrent à la fois des éléments stylisés issus de l’univers de l’industrie et de la mécanique, mais dans leur grande majorité, sont purement abstraites.
Né en 1897 à Diegem, près de Bruxelles, Victor Servranckx réalise ses premières œuvre très tôt, dès 1915. Dès l’âge de 16 ans, le jeune Servranckx s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles où il se formera jusqu’à ses 20 ans et y côtoiera entre autre René Magritte et Pierre-Louis Flouquet. Dès la fin de ses études, en 1917, fort de son talent et de ses rencontres enrichissantes, Servranckx se fait un nom et expose ainsi ses premières œuvres à la Galerie Georges Giroux à Bruxelles, exposition considérée par Michel Seuphor comme la première exposition d’art abstrait en Belgique.
C’est la même année que Victor Servranckx se fait engager comme dessinateur dans l’usine Peeters-Lacroix à Haren, alors reconnue comme l’une des plus grande usine de papier-peints au monde.
En novembre 1921, le jeune Servranckx, est rejoint par René Magritte : les deux artistes travaillent alors cote à cote. Plusieurs papier-peints de Magritte, alors encore peintre abstrait aux couleurs chaudes et aux lignes franches, portent la signature "Emair" transcription phonétique des initiales M.R. pour Magritte, René. Bien que Magritte n'y travaillera qu'une année, la collaboration des deux artistes aura une importance toute particulière sur l’œuvre et les relations des deux amis. La présente œuvre, Opus 8, Construction mécanique ou L’Usine de papiers peints, peinte en 1922, est ainsi une exemple parfait de l’importance de cette collaboration, professionnelle et amicale mais aussi artistique et intellectuelle. Magritte et Servranckx garderont de cette expérience un amitié forte, comme en témoigne notamment la photographie du mariage de Magritte en juin 1922, réunissant une bonne partie de l'avant-garde belge... Cependant, après la lune de miel, le point de rupture théorique se fait jour lorsque Servranckx et Magritte écrivent, courant de l'automne 1922, un pamphlet anti-7 Arts, intitulé L'Art pur, défense de l'esthétique, initialement prévu pour être publié par la maison d'édition anversoise Ca ira !, future cheville ouvrière belge du surréalisme. Le pamphlet, consacré à l'art et à l'architecture et qui se présente comme un manifeste, en reprend pour mieux les tourner en dérision, les grandes lignes défendues par le journal qui, à ce moment-là, commence à paraître régulièrement.
Les deux artistes prendront alors deux chemins bien différents, l’un s’orientant vers le Surréalisme, dont il deviendra le plus important chef de fil belge et l’autre vers le constructivisme et l’abstraction.
Cette période du début des années 1920 est ainsi considérée comme la période la plus importante pour Servranckx, tant sur le plan artistique que théorique. Proche des idées défendues par les puristes, Servranckx devient l’un des premiers artistes en Belgique à s’engager dans la voie de l’abstraction. A la recherche d’un art universel, il a recours à un langage constitué de formes, de volumes, de profils clairs et distincts. Il privilégie la ligne courbe, le cercle et la sphère (contrairement à ses contemporains, membres de De Stijl), et, par souci de lisibilité, s’applique à les rendre avec précision dans leur pureté et leur plénitude. Ses toiles, comme le présent Opus 8, Construction mécanique ou L’Usine de papiers peints, sont alors construite sur des rapports d’opposition, créant une importante tension spatiale au sein de l’ouvre ainsi qu’une sensation de mouvement. Partisans des théories de l'esthétique industrielle, dérivées des futuristes, les sujets dépeignent souvent des usines. Par ailleurs, l’artiste opte pour des titres neutres (Opus, suivi d'un numéro), inscrivant ses œuvres dans l'esprit de l'idée d'un "art collectif".
Léonce Rosenberg, in Servranckx, cat. exp., Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1947.
"Servranckx, l'ami au coeur joyeux, au regard franc. Je vous dis, un jour Servranckx sera plus grand que moi et ses oeuvres auront plus de valeur que les miennes. "
James Ensor
En Belgique, l’abstraction naquit à Anvers et à Bruxelles durant la fin de la Première Guerre mondiale. A cette époque, un groupe d’artistes abstraits travaillait à Bruxelles, comme René Magritte et Pierre-Louis Flouquet. Victor Servranckx y joua un rôle important et deviendra un des plus grand représentant belge de cette conception de l’art plastique abstrait, sa vie durant. Ses œuvres intègrent à la fois des éléments stylisés issus de l’univers de l’industrie et de la mécanique, mais dans leur grande majorité, sont purement abstraites.
Né en 1897 à Diegem, près de Bruxelles, Victor Servranckx réalise ses premières œuvre très tôt, dès 1915. Dès l’âge de 16 ans, le jeune Servranckx s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles où il se formera jusqu’à ses 20 ans et y côtoiera entre autre René Magritte et Pierre-Louis Flouquet. Dès la fin de ses études, en 1917, fort de son talent et de ses rencontres enrichissantes, Servranckx se fait un nom et expose ainsi ses premières œuvres à la Galerie Georges Giroux à Bruxelles, exposition considérée par Michel Seuphor comme la première exposition d’art abstrait en Belgique.
C’est la même année que Victor Servranckx se fait engager comme dessinateur dans l’usine Peeters-Lacroix à Haren, alors reconnue comme l’une des plus grande usine de papier-peints au monde.
En novembre 1921, le jeune Servranckx, est rejoint par René Magritte : les deux artistes travaillent alors cote à cote. Plusieurs papier-peints de Magritte, alors encore peintre abstrait aux couleurs chaudes et aux lignes franches, portent la signature "Emair" transcription phonétique des initiales M.R. pour Magritte, René. Bien que Magritte n'y travaillera qu'une année, la collaboration des deux artistes aura une importance toute particulière sur l’œuvre et les relations des deux amis. La présente œuvre, Opus 8, Construction mécanique ou L’Usine de papiers peints, peinte en 1922, est ainsi une exemple parfait de l’importance de cette collaboration, professionnelle et amicale mais aussi artistique et intellectuelle. Magritte et Servranckx garderont de cette expérience un amitié forte, comme en témoigne notamment la photographie du mariage de Magritte en juin 1922, réunissant une bonne partie de l'avant-garde belge... Cependant, après la lune de miel, le point de rupture théorique se fait jour lorsque Servranckx et Magritte écrivent, courant de l'automne 1922, un pamphlet anti-7 Arts, intitulé L'Art pur, défense de l'esthétique, initialement prévu pour être publié par la maison d'édition anversoise Ca ira !, future cheville ouvrière belge du surréalisme. Le pamphlet, consacré à l'art et à l'architecture et qui se présente comme un manifeste, en reprend pour mieux les tourner en dérision, les grandes lignes défendues par le journal qui, à ce moment-là, commence à paraître régulièrement.
Les deux artistes prendront alors deux chemins bien différents, l’un s’orientant vers le Surréalisme, dont il deviendra le plus important chef de fil belge et l’autre vers le constructivisme et l’abstraction.
Cette période du début des années 1920 est ainsi considérée comme la période la plus importante pour Servranckx, tant sur le plan artistique que théorique. Proche des idées défendues par les puristes, Servranckx devient l’un des premiers artistes en Belgique à s’engager dans la voie de l’abstraction. A la recherche d’un art universel, il a recours à un langage constitué de formes, de volumes, de profils clairs et distincts. Il privilégie la ligne courbe, le cercle et la sphère (contrairement à ses contemporains, membres de De Stijl), et, par souci de lisibilité, s’applique à les rendre avec précision dans leur pureté et leur plénitude. Ses toiles, comme le présent Opus 8, Construction mécanique ou L’Usine de papiers peints, sont alors construite sur des rapports d’opposition, créant une importante tension spatiale au sein de l’ouvre ainsi qu’une sensation de mouvement. Partisans des théories de l'esthétique industrielle, dérivées des futuristes, les sujets dépeignent souvent des usines. Par ailleurs, l’artiste opte pour des titres neutres (Opus, suivi d'un numéro), inscrivant ses œuvres dans l'esprit de l'idée d'un "art collectif".