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Jean-Honoré Fragonard
Jeunes lavandières
Estimate: 80.000 - 120.000 EUR
Price realised: not sold
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Description
Huile sur toile
Young washerwomen, oil on canvas, by J. H. Fragonard
h: 54 w: 68 cm
Provenance : Collection de la famille Del Gallo Roccagiovine, d'origine française et établie à Rome sous l'Empire ;
Vente anonyme ; New York, Christie's, 8 juin 2011, n° 62 ;
Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire
Bibliographie : Jean-Pierre Cuzin, 'Jean-Honoré Fragonard. Vie et œuvre. Catalogue complet des peintures', Fribourg et Paris, 1987, p. 271, n° 61
Pierre Rosenberg, 'Tout l'œuvre peint de Fragonard', Paris, 1989, p. 76-77, n° 52
Commentaire : Le premier séjour de Fragonard en Italie, de 1756 à 1761, est marqué par la réalisation de scènes de la vie populaire servies par un métier virtuose. Elles relatent avec justesse et sensibilité les impressions du peintre à la découverte du quotidien des hommes et des femmes de la Rome qu'il découvre. Nos jeunes lavandières, affairées à laver des draps dans une grande cuve, appartiennent à cette production précoce de Fragonard. Celle qui est figurée au premier plan retient toute l'attention du spectateur dont elle ignore quant à elle la présence. Agenouillée sur le sol, les cheveux maintenus par un bandeau de tissu rouge, elle dépose un drap à sa gauche, tandis que sa compagne se penche sur la haute cuve de métal et qu'un jeune enfant balance ses jambes à travers la balustrade au dessus de sa tête. Des paniers tressés, une palissade irrégulière, quelques brins de paille et un pot de terre viennent compléter le décor de cette scène rustique.
Plusieurs tableaux de sujet similaires furent réalisés par Fragonard à cette période, comme Les blanchisseuses ou La lessive conservé au Saint Louis Art Museum, ou Les blanchisseuses ou L'étendage, du musée des Beaux-Arts de Rouen, où nous retrouvons une lingère au jupon jaune et au ruban rouge dans les cheveux (fig. 1). Il s'agit toutefois de scènes d'intérieur aux nombreux personnages, alors que le peintre nous invite ici dans une cour, resserrant sa narration sur trois figures. A la même période, Hubert Robert représente aussi des femmes lavant et étendant leur linge pour le faire sécher au soleil de l'Italie, citons par exemple la Lingère de 1761, conservée au Clark Art Institute de Williamstown. Un coloris plus contrasté et une lumière tranchante caractérisent néanmoins les œuvres de Fragonard, qui fait ici chatoyer sur un camaïeu de bruns la blancheur des draps, le jaune vif du jupon de la jeune femme ainsi que le rouge de sa coiffure. La touche enlevée et rapide qu'il utilise ici, véritable manifestation du plaisir de peindre, est celle qu'il continuera à employer régulièrement par la suite dans sa carrière, et qui fait aujourd'hui encore le bonheur des amateurs.
Young washerwomen, oil on canvas, by J. H. Fragonard
h: 54 w: 68 cm
Provenance : Collection de la famille Del Gallo Roccagiovine, d'origine française et établie à Rome sous l'Empire ;
Vente anonyme ; New York, Christie's, 8 juin 2011, n° 62 ;
Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire
Bibliographie : Jean-Pierre Cuzin, 'Jean-Honoré Fragonard. Vie et œuvre. Catalogue complet des peintures', Fribourg et Paris, 1987, p. 271, n° 61
Pierre Rosenberg, 'Tout l'œuvre peint de Fragonard', Paris, 1989, p. 76-77, n° 52
Commentaire : Le premier séjour de Fragonard en Italie, de 1756 à 1761, est marqué par la réalisation de scènes de la vie populaire servies par un métier virtuose. Elles relatent avec justesse et sensibilité les impressions du peintre à la découverte du quotidien des hommes et des femmes de la Rome qu'il découvre. Nos jeunes lavandières, affairées à laver des draps dans une grande cuve, appartiennent à cette production précoce de Fragonard. Celle qui est figurée au premier plan retient toute l'attention du spectateur dont elle ignore quant à elle la présence. Agenouillée sur le sol, les cheveux maintenus par un bandeau de tissu rouge, elle dépose un drap à sa gauche, tandis que sa compagne se penche sur la haute cuve de métal et qu'un jeune enfant balance ses jambes à travers la balustrade au dessus de sa tête. Des paniers tressés, une palissade irrégulière, quelques brins de paille et un pot de terre viennent compléter le décor de cette scène rustique.
Plusieurs tableaux de sujet similaires furent réalisés par Fragonard à cette période, comme Les blanchisseuses ou La lessive conservé au Saint Louis Art Museum, ou Les blanchisseuses ou L'étendage, du musée des Beaux-Arts de Rouen, où nous retrouvons une lingère au jupon jaune et au ruban rouge dans les cheveux (fig. 1). Il s'agit toutefois de scènes d'intérieur aux nombreux personnages, alors que le peintre nous invite ici dans une cour, resserrant sa narration sur trois figures. A la même période, Hubert Robert représente aussi des femmes lavant et étendant leur linge pour le faire sécher au soleil de l'Italie, citons par exemple la Lingère de 1761, conservée au Clark Art Institute de Williamstown. Un coloris plus contrasté et une lumière tranchante caractérisent néanmoins les œuvres de Fragonard, qui fait ici chatoyer sur un camaïeu de bruns la blancheur des draps, le jaune vif du jupon de la jeune femme ainsi que le rouge de sa coiffure. La touche enlevée et rapide qu'il utilise ici, véritable manifestation du plaisir de peindre, est celle qu'il continuera à employer régulièrement par la suite dans sa carrière, et qui fait aujourd'hui encore le bonheur des amateurs.