Henry van de Velde
Verger avec paysanne
Found at
Christies,
Paris
La Collection Sam Josefowitz: Vente du jour, Lot 428
21. Oct - 21. Oct 2023
La Collection Sam Josefowitz: Vente du jour, Lot 428
21. Oct - 21. Oct 2023
Estimate: 200.000 - 300.000 EUR
Price realised: 378.000 EUR
Price realised: 378.000 EUR
Description
« A. J. Heymans, le plus grand des peintres de l’école de Wechelderzande tant par le talent que par le caractère, souriait avec bienveillance de me voir vêtu du sarrau bleu et chaussé de sabots. […] Il n’en manifestait pas moins un vif intérêt pour mes études et mes progrès au point que, spontanément, il me signala en 1886 à Octave Maus, le secrétaire du Cercle des XX. »
H. Van de Velde, Récit de ma vie, Anvers-Bruxelles-Paris-Berlin, 1863-1900, Bruxelles-Paris, 1992, p. 91.
Emblématique du style adopté par van de Velde au tournant des années 1880-90, la présente œuvre n’en est pas pour autant rare. Davantage connu pour son activé architecturale et dans les arts décoratif, en tant que pionnier de l’Art Nouveau, le belge Henry van de Velde fut par ailleurs l’un des artiste pointilliste les plus en vogue vers 1890. Il joua en effet un rôle primordial dans le développement du courant Néo-Impressionniste en Belgique, au Pays-Bas et en Allemagne. Né à Anvers en 1863 Henry van de Velde se forme à l’Académie de cette même ville, avant de passer quelques mois à Paris. «De 1886 à 1890 il […] fit de plus longs séjours, dans un demi-isolement, à Wechelderzande, le Barbizon belge, où peignaient Heymans [le premier propriétaire du présent tableau] et d’autres peintres. Ses préoccupations étaient celles de l’école locale : des sujets paysans, les sentiment social s’y rattachant, des paysages ruraux, et de la peinture aux tons agressifs» (J. Sutter, Les Néo-Impressionnistes, Neuchâtel, 1970, p. 186). Entre 1887 et 1888, van de Velde fait de rapides progrès ; aux touches impressionnistes, rapides, directionnelles, succèdent maintenant de petits points.
Le présent Verger avec paysanne est donc un parfait exemple du style pictural alors pratiqué par van de Velde, inspiré de Pissarro et de Seurat et lui aussi marqué par la vision de La Grande Jatte que Seurat exposa au XX à Bruxelles en février 1887.
À peine deux ans après cette révélation artistique, van de Velde expose la présente toile lors de la Sixième exposition des Vingt, de février à mars 1889 (titré ‹Soleil d›avril› ou ‹Soleil (matin)›). van de Velde recouvre ici une première composition «impressionniste» d’une pluie de couleurs qui transforment nos premiers repères visuels en un papillonnement lumineux. van de Velde se fait, dans Récit de ma vie, l’écho de ces recherches : «Je crois bien ne m’être pas trompé en affirmant dans une étude que je consacrai plus tard à A. J. Heymans qu’il fut le premier […] à avoir été frappé par le miracle de la lumière absorbant en elle les êtres et les choses au point qu’ils s’associent et se fondent les uns dans les autres.».
«Les contrastes de couleurs encore hésitants des paysages du même été sont maintenant pleinement développés dans les couleurs complémentaires bleu-orange, rouge-vert et jaune-violet. van de Velde utilise également le ‘point’ pointilliste pour représenter la paysanne travaillant dans un champ dans le plan moyen. Elle porte la jupe bleue, le tablier et le bonnet blancs traditionnels de la paysanne flamande. Contrairement aux peintres réalistes français qui utilisaient des détails descriptifs pour souligner les aspects anecdotiques de la vie paysanne, la paysanne de van de Velde est une figure universelle. Elle se penche pour travailler la terre, représentant ainsi tous les paysans. Figée dans le tourbillon des nuages du ciel et encadrée par le village et le clocher de l›église à l›arrière-plan, elle est une forme intemporelle, son corps étant le pendant visuel et idéaliste des éléments changeants de la nature qui l›entourent (Henry van de Velde, Schilderijen en tekeningen, cat. exp., Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers et Rijksmuseum Kröller-Müller, Otterlo, 1987-88, p. 142-144).
"A. J. Heymans, the greatest of the Wechelderzande school painters in both talent and character, smiled kindly at seeing me dressed in a blue smock and wooden clogs. [...] Nevertheless, he showed a keen interest in my studies and progress, to the extent that, spontaneously, he recommended me to Octave Maus, the secretary of Les XX."
H. Van de Velde, Récit de ma vie, Anvers-Bruxelles-Paris-Berlin, 1863-1900, Brussels-Paris, 1992, p. 91.
Better known for his architectural work and contributions to the decorative arts as a pioneer of Art Nouveau, the Belgian artist Henry van de Velde was also among the most prominent pointillist artists circa 1890. He played a crucial role in the development of the Neo-Impressionist movement, particularly in Belgium, the Netherlands, and Germany. Born in Antwerp in 1863, Henry van de Velde studied at the Academy of Fine Arts in Antwerp before spending a few months in Paris.
“From 1886 to 1890, he spent […] longer periods, in semi-isolation, in Wechelderzande, the Belgian Barbizon, where Heymans (the first owner of the present painting) and other artists painted. His concerns were those of the local school: peasant subjects, the social aspects attached to them, rural landscapes, and painting with aggressive tones” (J. Sutter, Les Néo-Impressionnistes, Neuchâtel, 1970, p. 186). Between 1887 and 1888, van de Velde made rapid progress; he transitioned from impressionistic, rapid, directional brushwork to using small dots. Therefore, the present Verger avec paysanne is a perfect example of the painting style practiced by van de Velde at the time, inspired by Pissarro and Seurat and influenced by Seurat’s La Grande Jatte which was exhibited at Les XX in Brussels in February 1887. - Adrien-Joseph Heymans, Kalmthout (probablement acquis auprès de l'artiste). | Alfred Heymans, Bruxelles (par descendance et au moins jusqu'en 1928). | Madame Alfred Heymans, Bruxelles (par succession). | Fenestre, Bruxelles (de 1958 à 1960). | Galerie de l'Institut, Paris. | Galerie Jean-Claude et Jacques Bellier, Paris. |
H. Van de Velde, Récit de ma vie, Anvers-Bruxelles-Paris-Berlin, 1863-1900, Bruxelles-Paris, 1992, p. 91.
Emblématique du style adopté par van de Velde au tournant des années 1880-90, la présente œuvre n’en est pas pour autant rare. Davantage connu pour son activé architecturale et dans les arts décoratif, en tant que pionnier de l’Art Nouveau, le belge Henry van de Velde fut par ailleurs l’un des artiste pointilliste les plus en vogue vers 1890. Il joua en effet un rôle primordial dans le développement du courant Néo-Impressionniste en Belgique, au Pays-Bas et en Allemagne. Né à Anvers en 1863 Henry van de Velde se forme à l’Académie de cette même ville, avant de passer quelques mois à Paris. «De 1886 à 1890 il […] fit de plus longs séjours, dans un demi-isolement, à Wechelderzande, le Barbizon belge, où peignaient Heymans [le premier propriétaire du présent tableau] et d’autres peintres. Ses préoccupations étaient celles de l’école locale : des sujets paysans, les sentiment social s’y rattachant, des paysages ruraux, et de la peinture aux tons agressifs» (J. Sutter, Les Néo-Impressionnistes, Neuchâtel, 1970, p. 186). Entre 1887 et 1888, van de Velde fait de rapides progrès ; aux touches impressionnistes, rapides, directionnelles, succèdent maintenant de petits points.
Le présent Verger avec paysanne est donc un parfait exemple du style pictural alors pratiqué par van de Velde, inspiré de Pissarro et de Seurat et lui aussi marqué par la vision de La Grande Jatte que Seurat exposa au XX à Bruxelles en février 1887.
À peine deux ans après cette révélation artistique, van de Velde expose la présente toile lors de la Sixième exposition des Vingt, de février à mars 1889 (titré ‹Soleil d›avril› ou ‹Soleil (matin)›). van de Velde recouvre ici une première composition «impressionniste» d’une pluie de couleurs qui transforment nos premiers repères visuels en un papillonnement lumineux. van de Velde se fait, dans Récit de ma vie, l’écho de ces recherches : «Je crois bien ne m’être pas trompé en affirmant dans une étude que je consacrai plus tard à A. J. Heymans qu’il fut le premier […] à avoir été frappé par le miracle de la lumière absorbant en elle les êtres et les choses au point qu’ils s’associent et se fondent les uns dans les autres.».
«Les contrastes de couleurs encore hésitants des paysages du même été sont maintenant pleinement développés dans les couleurs complémentaires bleu-orange, rouge-vert et jaune-violet. van de Velde utilise également le ‘point’ pointilliste pour représenter la paysanne travaillant dans un champ dans le plan moyen. Elle porte la jupe bleue, le tablier et le bonnet blancs traditionnels de la paysanne flamande. Contrairement aux peintres réalistes français qui utilisaient des détails descriptifs pour souligner les aspects anecdotiques de la vie paysanne, la paysanne de van de Velde est une figure universelle. Elle se penche pour travailler la terre, représentant ainsi tous les paysans. Figée dans le tourbillon des nuages du ciel et encadrée par le village et le clocher de l›église à l›arrière-plan, elle est une forme intemporelle, son corps étant le pendant visuel et idéaliste des éléments changeants de la nature qui l›entourent (Henry van de Velde, Schilderijen en tekeningen, cat. exp., Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers et Rijksmuseum Kröller-Müller, Otterlo, 1987-88, p. 142-144).
"A. J. Heymans, the greatest of the Wechelderzande school painters in both talent and character, smiled kindly at seeing me dressed in a blue smock and wooden clogs. [...] Nevertheless, he showed a keen interest in my studies and progress, to the extent that, spontaneously, he recommended me to Octave Maus, the secretary of Les XX."
H. Van de Velde, Récit de ma vie, Anvers-Bruxelles-Paris-Berlin, 1863-1900, Brussels-Paris, 1992, p. 91.
Better known for his architectural work and contributions to the decorative arts as a pioneer of Art Nouveau, the Belgian artist Henry van de Velde was also among the most prominent pointillist artists circa 1890. He played a crucial role in the development of the Neo-Impressionist movement, particularly in Belgium, the Netherlands, and Germany. Born in Antwerp in 1863, Henry van de Velde studied at the Academy of Fine Arts in Antwerp before spending a few months in Paris.
“From 1886 to 1890, he spent […] longer periods, in semi-isolation, in Wechelderzande, the Belgian Barbizon, where Heymans (the first owner of the present painting) and other artists painted. His concerns were those of the local school: peasant subjects, the social aspects attached to them, rural landscapes, and painting with aggressive tones” (J. Sutter, Les Néo-Impressionnistes, Neuchâtel, 1970, p. 186). Between 1887 and 1888, van de Velde made rapid progress; he transitioned from impressionistic, rapid, directional brushwork to using small dots. Therefore, the present Verger avec paysanne is a perfect example of the painting style practiced by van de Velde at the time, inspired by Pissarro and Seurat and influenced by Seurat’s La Grande Jatte which was exhibited at Les XX in Brussels in February 1887. - Adrien-Joseph Heymans, Kalmthout (probablement acquis auprès de l'artiste). | Alfred Heymans, Bruxelles (par descendance et au moins jusqu'en 1928). | Madame Alfred Heymans, Bruxelles (par succession). | Fenestre, Bruxelles (de 1958 à 1960). | Galerie de l'Institut, Paris. | Galerie Jean-Claude et Jacques Bellier, Paris. |
A top price for Henry van de Velde
In October this year Christies in Paris held the auction La Collection Sam Josefowitz: Vente du jour, which included the work Verger avec paysanne by Henry van de Velde. The »bidding war« ended at EUR 378,000.00 26% above the upper estimate. With this result, Verger avec paysanne is even the most expensive work of art by Henry van de Velde that we have observed at auctions so far.
Ein Spitzenpreis für Henry van de Velde
Im Oktober diesen Jahres führte Christies in Paris die Auktion La Collection Sam Josefowitz: Vente du jour durch, in der auch die Arbeit Verger avec paysanne von Henry van de Velde zur Versteigerung kam. Das »Bietergefecht« endete beim Preis von EUR 378.000,00 und damit 26% über dem oberen Schätzpreis. Mit diesem Ergebnis ist Verger avec paysanne sogar das teuerste Kunstwerk von Henry van de Velde, das wir bisher bei Auktionen beobachtet haben.