Georges-Daniel De Monfreid
Portrait de Gustave le Rouge, à l'eau-forte de Gauguin, 'Mallarmé au corbeau'.
Found at
Christies,
Hong Kong
La Collection Sam Josefowitz: Vente du Soir, Lot 103
20. Oct - 20. Oct 2023
La Collection Sam Josefowitz: Vente du Soir, Lot 103
20. Oct - 20. Oct 2023
Estimate: 30.000 - 50.000 EUR
Price realised: 69.300 EUR
Price realised: 69.300 EUR
Description
« […] Je suis vraiment confus de votre munificence […] Non seulement vous transmettez - en dépit de tant de prose faiblarde et de vers médiocres - mon effigie aux lointaines postérités, mais encore vous me comblez de pécunes. Je voudrais avoir l'éloquence lyrique de feu le père Verlaine, ou les vocables truculents de Jean Moréas pour chanter sur le mode majeur mon enthousiasme et ma reconnaissance…».
Gustave Le Rouge à George-Daniel de Monfreid
“[…] I am truly ashamed of your munificence […] Not only are you passing on - in spite of so much weak prose and mediocre verse - my effigy to distant posterity, but you are also showering me with money. I wish I had the lyrical eloquence of the late father Verlaine, or Jean Moréas’ truculent terms, to sing my enthusiasm and my gratitude in the major mode…”.
Gustave Le Rouge to George-Daniel de Monfreid
« Parmi les nombreux nombreux amis de George-Daniel de Monfreid, Gustave Le Rouge [1867-1938] figure en bonne place dans le cercle parisien des écrivains fréquentés à cette époque. Si ses œuvres n'ont pas obtenu la postérité, on lui doit des détails quotidiens concernant Verlaine, son ami et non moins célèbre poète, décédé peu avant la mise en œuvre de ce portrait.
En 1896, l'agenda journalier de George-Daniel de Monfreid nous renseigne en particulier sur l'organisation de son travail. C'est le 13 janvier 1896 qu'il commence l'étude de ce portrait: «L'après-midi commence à dessiner un peu d'après la tête de Le Rouge qui vient nous voir […]» 27 janvier-29 janvier: les séances de pose se poursuivent avec irrégularité jusqu'au 13 février où «l'après-midi Le Rouge arrive à point pour achever son portrait. Le Rouge reste à dîner avec nous». Et le 22 février, la touche finale est donnée: «Acheté en revenant des branches de mimosa pour achever le portrait de Le Rouge. L'après-midi visite de Le Rouge. Fini le portrait, puis sorti un peu avec Annette…»
George-Daniel de Monfreid choisit une composition très sobre. Il coupe Gustave Le Rouge aux épaules en l'asseyant dans un fauteuil à haut dossier […] et le plonge dans la lecture d'un ouvrage. Il installe en parallèle au visage baissé, la gravure de Gauguin représentant Mallarmé. C'est la première fois que George-Daniel de Monfreid cite son ami Paul Gauguin dans une toile, procédé souvent repris par la suite […].
Toujours attaché au côté décoratif, il place au premier plan un vase chinois au mimosa équilibrant la composition. Vase en porcelaine blanche et motif bleu que George-Daniel de Monfreid reprend dans plusieurs natures mortes aux bouquets de roses dont l'une dédicacée à Victor et Yvonne Segalen[…]. Le fond rouge, repris dans le tapis de table au premier plan crée une atmosphère feutrée au sein de laquelle Gustave Le Rouge et Mallarmé se détachent avec la même acuité accentuée par une partie restreinte de blancs crème, bruns et noirs.
George-Daniel de Monfreid donne le portrait à son ami Gustave Le Rouge mais ce dernier, à court d'argent, le cède à Gustave Fayet […] quatre ans plus tard pour 150 francs grâce à l'entremise de l'artiste.
George-Daniel de Monfreid, Le confident de Gauguin, cat. exp., Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle d'Alençon, Alençon et Musée d'Art et d'Histoire de Narbonne, Narbonne, 2003-2004, p. 50-52. - Gustave Le Rouge, Paris (don de l'artiste). | Gustave Fayet, Paris (acquis auprès de celui-ci par l'intermédiaire de l'artiste en 1900). | Collection Joly-Segalen, Paris; vente, Mes Laurin, Guilloux, Buffetaud et Tailleur, Paris, 29 juin 1994, lot 49. | Sam Josefowitz, Pully (acquis au cours de cette vente). | Puis par descendance aux propriétaires actuels.
Gustave Le Rouge à George-Daniel de Monfreid
“[…] I am truly ashamed of your munificence […] Not only are you passing on - in spite of so much weak prose and mediocre verse - my effigy to distant posterity, but you are also showering me with money. I wish I had the lyrical eloquence of the late father Verlaine, or Jean Moréas’ truculent terms, to sing my enthusiasm and my gratitude in the major mode…”.
Gustave Le Rouge to George-Daniel de Monfreid
« Parmi les nombreux nombreux amis de George-Daniel de Monfreid, Gustave Le Rouge [1867-1938] figure en bonne place dans le cercle parisien des écrivains fréquentés à cette époque. Si ses œuvres n'ont pas obtenu la postérité, on lui doit des détails quotidiens concernant Verlaine, son ami et non moins célèbre poète, décédé peu avant la mise en œuvre de ce portrait.
En 1896, l'agenda journalier de George-Daniel de Monfreid nous renseigne en particulier sur l'organisation de son travail. C'est le 13 janvier 1896 qu'il commence l'étude de ce portrait: «L'après-midi commence à dessiner un peu d'après la tête de Le Rouge qui vient nous voir […]» 27 janvier-29 janvier: les séances de pose se poursuivent avec irrégularité jusqu'au 13 février où «l'après-midi Le Rouge arrive à point pour achever son portrait. Le Rouge reste à dîner avec nous». Et le 22 février, la touche finale est donnée: «Acheté en revenant des branches de mimosa pour achever le portrait de Le Rouge. L'après-midi visite de Le Rouge. Fini le portrait, puis sorti un peu avec Annette…»
George-Daniel de Monfreid choisit une composition très sobre. Il coupe Gustave Le Rouge aux épaules en l'asseyant dans un fauteuil à haut dossier […] et le plonge dans la lecture d'un ouvrage. Il installe en parallèle au visage baissé, la gravure de Gauguin représentant Mallarmé. C'est la première fois que George-Daniel de Monfreid cite son ami Paul Gauguin dans une toile, procédé souvent repris par la suite […].
Toujours attaché au côté décoratif, il place au premier plan un vase chinois au mimosa équilibrant la composition. Vase en porcelaine blanche et motif bleu que George-Daniel de Monfreid reprend dans plusieurs natures mortes aux bouquets de roses dont l'une dédicacée à Victor et Yvonne Segalen[…]. Le fond rouge, repris dans le tapis de table au premier plan crée une atmosphère feutrée au sein de laquelle Gustave Le Rouge et Mallarmé se détachent avec la même acuité accentuée par une partie restreinte de blancs crème, bruns et noirs.
George-Daniel de Monfreid donne le portrait à son ami Gustave Le Rouge mais ce dernier, à court d'argent, le cède à Gustave Fayet […] quatre ans plus tard pour 150 francs grâce à l'entremise de l'artiste.
George-Daniel de Monfreid, Le confident de Gauguin, cat. exp., Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle d'Alençon, Alençon et Musée d'Art et d'Histoire de Narbonne, Narbonne, 2003-2004, p. 50-52. - Gustave Le Rouge, Paris (don de l'artiste). | Gustave Fayet, Paris (acquis auprès de celui-ci par l'intermédiaire de l'artiste en 1900). | Collection Joly-Segalen, Paris; vente, Mes Laurin, Guilloux, Buffetaud et Tailleur, Paris, 29 juin 1994, lot 49. | Sam Josefowitz, Pully (acquis au cours de cette vente). | Puis par descendance aux propriétaires actuels.
A top price for Georges-Daniel de Monfried
The work Portrait de Gustave le Rouge, à l'eau-forte de Gauguin, 'Mallarmé au corbeau'. by Georges-Daniel de Monfried was auctioned at Christies in Hong Kong in October this year. It achieved a price of EUR 69,300.00 exceeding the upper end of the estimate range by 39 %. With this result, Portrait de Gustave le Rouge, à l'eau-forte de Gauguin, 'Mallarmé au corbeau'. is even the most expensive work of art by Georges-Daniel de Monfried that we have observed at auctions so far.
Ein Spitzenpreis für Georges-Daniel de Monfried
Die Arbeit Portrait de Gustave le Rouge, à l'eau-forte de Gauguin, 'Mallarmé au corbeau'. von Georges-Daniel de Monfried kam im Oktober diesen Jahres bei Christies in Hong Kong zur Auktion. Sie erzielte dabei einen Preis von EUR 69.300,00 und übertraf damit das obere Ende der Schätzpreisspanne um 39 %. Mit diesem Ergebnis ist Portrait de Gustave le Rouge, à l'eau-forte de Gauguin, 'Mallarmé au corbeau'. sogar das teuerste Kunstwerk von Georges-Daniel de Monfried, das wir bisher bei Auktionen beobachtet haben.