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Gabriel De Saint-Aubin
La foire de Bezons
Estimate: 50.000 - 70.000 EUR
Price realised: not available
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Description
Huile sur toile
The fair at Bezons, oil on canvas, by G. Saint-Aubin
h: 48,50 w: 60 cm
Provenance : Collection particulière, Ile-de-France
Commentaire : Chroniqueur infatigable et boulimique de la vie parisienne, Gabriel de Saint-Aubin était partout du matin au soir, le long des boulevards ou dans une loge de théâtre, à saisir l'attitude d'un porteur d'eau ou la visite d'un monarque étranger. Il était dans les salons les plus huppés, les expositions de l'Académie, les fêtes les plus populaires ; il était l'œil insatiable, le critique le plus attachant du quotidien de la capitale au XVIIIe siècle.
Ce gribouilleur dont les tâches sur ses dessins témoignent d'une vie sans règles ni contraintes - " de bohême " dirions-nous avec un certain anachronisme - était apprécié de tous, il faisait en quelque sorte partie du décor tant sa présence était implicite dans chacun des grands événements du calendrier parisien.
Les fêtes et les réjouissances populaires l'attiraient tout autant que l'arrivée d'une ambassade et nombreux sont les dessins qui témoignent de sa joie de représenter des couples dansants, jouant où se charmant : 'Les fêtes à Saint-Cloud' (une feuille datée de 1762 anciennement dans la collection Goncourt), celle de la foire Saint-Laurent (datée de la même année et récemment présentée en vente1), celles se déroulant dans le jardin des Tuileries2 sont autant d'exemples de la frénésie de l'artiste à dessiner ces moments de vie.
Les œuvres peintes de Gabriel de Saint-Aubin sont quant à elles beaucoup plus rares (probablement une vingtaine) et la découverte de notre toile constitue un événement pour les amateurs du XVIIIe siècle français. Si notre composition était connue par la gravure de Saint-Aubin lui-même (fig.1) datée de 1750, Emile Dacier énonce en 1931 : " On notera la mention 'pinx.', qui suit la signature de l'artiste : elle indique vraisemblablement que l'eau-forte a été exécutée par Gabriel de Saint-Aubin d'après une de ses peintures ou une de ses gouaches "3. L'existence même de notre tableau n'était que supposée et sa découverte au sein de cette vente est un événement !
Décrivant le sujet de notre toile la même année, l'avocat Barbier écrit dans son Journal le 30 août 1750 : " En même temps que cette procession [des reliques de saint Maur] passoit d'un côté dans les rue de Paris, on y trouvoit d'un autre côté des calèches, carosses remplis de masques, et d'autres à cheval, parce que c'est la foire du petit Bezons, au-dessus des Champs-Elysées, qui est un jour marqué de promenade de Paris, tant pour le peuple que pour les gens à carosse ; ce dimanche 30 est le jour de saint Fiacre, et cette foire est toujours le dimanche le plus près de la saint Fiacre "4. Plus que la fête elle-même, notre toile illustre sans doute plus certainement le retour de cette foire qui était marquée par une cavalcade dont l'exubérance est bien retranscrite par le peintre avec ces personnages déguisés en costume de la commedia dell'arte perchés sur le toit des carrosses. Léon Greder cite par ailleurs en 1905 l'eau-forte de notre composition et détaille dans ses 'Notes topographiques sur l'itinéraire du retour de Bezons', l'itinéraire suivi par la cavalcade des masques que tous voulaient voir rentrer dans Paris5.
1. Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Millon et ass., 8 décembre 2010, lot 5
The fair at Bezons, oil on canvas, by G. Saint-Aubin
h: 48,50 w: 60 cm
Provenance : Collection particulière, Ile-de-France
Commentaire : Chroniqueur infatigable et boulimique de la vie parisienne, Gabriel de Saint-Aubin était partout du matin au soir, le long des boulevards ou dans une loge de théâtre, à saisir l'attitude d'un porteur d'eau ou la visite d'un monarque étranger. Il était dans les salons les plus huppés, les expositions de l'Académie, les fêtes les plus populaires ; il était l'œil insatiable, le critique le plus attachant du quotidien de la capitale au XVIIIe siècle.
Ce gribouilleur dont les tâches sur ses dessins témoignent d'une vie sans règles ni contraintes - " de bohême " dirions-nous avec un certain anachronisme - était apprécié de tous, il faisait en quelque sorte partie du décor tant sa présence était implicite dans chacun des grands événements du calendrier parisien.
Les fêtes et les réjouissances populaires l'attiraient tout autant que l'arrivée d'une ambassade et nombreux sont les dessins qui témoignent de sa joie de représenter des couples dansants, jouant où se charmant : 'Les fêtes à Saint-Cloud' (une feuille datée de 1762 anciennement dans la collection Goncourt), celle de la foire Saint-Laurent (datée de la même année et récemment présentée en vente1), celles se déroulant dans le jardin des Tuileries2 sont autant d'exemples de la frénésie de l'artiste à dessiner ces moments de vie.
Les œuvres peintes de Gabriel de Saint-Aubin sont quant à elles beaucoup plus rares (probablement une vingtaine) et la découverte de notre toile constitue un événement pour les amateurs du XVIIIe siècle français. Si notre composition était connue par la gravure de Saint-Aubin lui-même (fig.1) datée de 1750, Emile Dacier énonce en 1931 : " On notera la mention 'pinx.', qui suit la signature de l'artiste : elle indique vraisemblablement que l'eau-forte a été exécutée par Gabriel de Saint-Aubin d'après une de ses peintures ou une de ses gouaches "3. L'existence même de notre tableau n'était que supposée et sa découverte au sein de cette vente est un événement !
Décrivant le sujet de notre toile la même année, l'avocat Barbier écrit dans son Journal le 30 août 1750 : " En même temps que cette procession [des reliques de saint Maur] passoit d'un côté dans les rue de Paris, on y trouvoit d'un autre côté des calèches, carosses remplis de masques, et d'autres à cheval, parce que c'est la foire du petit Bezons, au-dessus des Champs-Elysées, qui est un jour marqué de promenade de Paris, tant pour le peuple que pour les gens à carosse ; ce dimanche 30 est le jour de saint Fiacre, et cette foire est toujours le dimanche le plus près de la saint Fiacre "4. Plus que la fête elle-même, notre toile illustre sans doute plus certainement le retour de cette foire qui était marquée par une cavalcade dont l'exubérance est bien retranscrite par le peintre avec ces personnages déguisés en costume de la commedia dell'arte perchés sur le toit des carrosses. Léon Greder cite par ailleurs en 1905 l'eau-forte de notre composition et détaille dans ses 'Notes topographiques sur l'itinéraire du retour de Bezons', l'itinéraire suivi par la cavalcade des masques que tous voulaient voir rentrer dans Paris5.
1. Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Millon et ass., 8 décembre 2010, lot 5